vendredi 8 mai 2015

Père Onésime Lacouture - 1-34 - Les afflictions

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TRENTE-DEUXIÈME INSTRUCTION LES AFFLICTIONS.

«Les afflictions momentanées et légères du présent nous produisent un poids éternel de sublime et incomparable gloire.» 2 Cor.  4-17.

Plan Remarque (de l’estime du monde Les afflictions détachent… (de l’amour-propre (des biens spirituels (la puissance de Dieu Les afflictions glorifient (la sagesse de Dieu (la miséricorde de Dieu Les afflictions sanctifient!  

REMARQUE Dans la méditation précédente, nous avons médité sur la mortification ou la pénitence que le chrétien s’impose librement pour expier ses péchés et gagner le ciel.  Dans celle-ci, nous allons méditer sur la pénitence que Dieu inflige par sa Providence aux hommes sans les consulter.  C’est que pas un homme ne saurait se mortifier assez pour se détacher de tout ce qui peut déplaire à Dieu pour l’admettre dans la vision béatifique.  Dieu seul connaît tout ce qu’il faut nous enlever pour cette préparation si importante; comme sont les racines profondes de l’amour-propre et de la sensualité.  Il faut des secousses terribles qui ébranlent comme les fondements de l’être tout entier et des angoisses de coeur qui bouleversent l’intérieur de l’âme.  Quand on se sent comme immergé dans un océan de misères et d’opprobres, on réalise mieux son absolue impuissance et son néant devant Dieu.  Personne ne peut imaginer combien notre païen a la vie dure!  Nous consentons bien parfois à faire des courbettes devant Dieu, mais combien passagères!  Nous reprenons vite notre conduite comme si nous étions nos propres maîtres.  Nous consentons à faire comme une génuflexion devant Dieu, mais pour nous relever et continuer d’orienter notre vie à notre guise; même les meilleurs font cela.  Mais dans la vie spirituelle, Dieu exige de nous tous non pas quelques actes de soumission, mais il veut une soumission entière, constante, éternelle, exactement comme dans le ciel.  Quand les Philistins mirent l’arche d’alliance qu’ils avaient capturée devant leur idole, Dagon, ils trouvèrent leur idole par terre devant l’arche.  Ils remirent l’idole sur son piédestal, et le lendemain matin ils la trouvèrent encore par terre en face de l’arche avec la tête coupée ainsi que les mains.  Voilà un échantillon de ce que Dieu veut de nous.  Il permet bien que les premières fois nous gardions notre tête et notre activité naturelle dans nos courbettes devant lui, mais il veut que nous arrivions à rester là éternellement!  Il ne veut pas que le païen reprenne son jugement et sa volonté signifiés par la tête de Dagon, ni son activité signifiée par les deux mains de Dagon.  Il faut pouvoir dire avant de mourir réellement: Ce n’est plus moi qui vis, c’est J-C. qui vit en moi, comme St Paul.  C’est pour arriver là que Dieu est obligé de nous envoyer toutes sortes d’afflictions plus ou moins pénibles et longues selon le degré de sainteté qu’il nous destine au ciel.

LES AFFLICTIONS NOUS DÉTACHENT…

De l’estime du monde que nous avons tous ancrée au fond de l’âme même à notre insu.  Or il est impossible de réaliser qu’on a cette estime quand tout va bien, qu’on a du succès et les applaudissements des autres.  On a beau faire des actes intérieurs pour désavouer cette estime, elle reste là quand même.  On ressent un grand plaisir à s’entendre féliciter, à savoir le monde content de ce que nous disons ou que nous faisons.  Pour nous enlever cet amour de l’estime des hommes Dieu prend un moyen bien radical; il nous fait mépriser par le monde.  Il a tant de façons de faire, qu’il peut en le disant disposer toutes choses pour que les hommes nous critiquent, nous blâment sévèrement, nous attribuent de mauvaises intentions et nous calomnient.  Comme on est blessé les premières fois!  Comme on trouve cela injuste!  C’est donc que nous avons conscience d’avoir de grandes qualités puisque nous sommes choqués contre ceux qui les nient par leurs critiques!  On essaie de les mépriser en se disant: ce sont des ignorants!  ou des gens qui manquent de jugement, etc.  Mais quand ils se multiplient tellement qu’on voit tout le monde tourné contre soi, il faut bien le reconnaître; c’est un fameux coup à notre amour pour cette estime que nous n’avons plus du tout.  On continuera de croire qu’on a raison contre tout le monde, mais on est moins sûr!  On doute assez souvent, mais on tient bon quand même, tant on a confiance en soi!  Notre Dagon est à terre, mais il garde encore son jugement et sa tête.  Il va falloir que Dieu l’attaque d’autres façons pour en venir à bout…  Cette attache pour l’estime du monde est pour ainsi dire le péché des bons, des fervents.  Surtout dans les débuts il se trouve toujours des bonnes gens pour nous féliciter de notre bonne vie, de nos bons sentiments et de nos bonnes actions.  L’amour-propre les étend vite à toute la vie.  On a conscience d’avoir une bonne réputation de fervent chrétien.  Combien se pensent obligés de la garder en faisant des efforts pour soutenir leur réputation de personne spirituelle!  C’est possible qu’on ait une bonne intention surnaturelle, comme pour édifier le prochain, pour glorifier le bon Dieu; mais combien dangereux aussi!  Comme ça peut bien être pour sauver son amour-propre!…  Le signe que tout est bien surnaturel sera quand on accepte avec joie de perdre cette estime quand Dieu le veut qu’on est indifférent aux louanges ou aux reproches.  Comme ils sont rares!  Combien font leur religion sans s’occuper du tout de ce que les gens pensent!  Comme ils sont peu nombreux.

Pour les gens du monde toutes celles qui suivent la mode en toutes ses sottises, qui parlent des vanités pour faire comme les autres, tous les hommes qui courent les sports pour faire comme les autres, qui écoutent la radio, qui parlent des amusements, qui s’éloignent des choses de Dieu, tous ces gens qui ont une peur bleue de se faire critiquer par le monde sont des gens qui cherchent l’estime du monde et qui l’aiment plus qu’ils aiment Dieu.  Chez les prêtres et les religieux combien prêchent justement ce qui va plaire au monde, ce qui ne changera rien à leur vie, ni à leur mentalité de païens.  Ils évitent de prêcher le mépris des choses créées et la folie de la croix; tout ce qui contredirait leur vie naturelle.  Ils ne veulent pas être des signes de contradiction pour le monde, ils cachent donc J-C.  aux foules pour sauver leur propre peau, leur propre réputation, pour garder l’estime du monde dont ils ont plus souci que de l’affection de Dieu.  Comme il y en a de ces païens partout!… Comment le bon Dieu peut-il ouvrir les yeux de ces amants de l’estime du monde?  C’est par toutes sortes d’humiliations et de contradictions qu’ils craignent tant.  Il va leur en donner assez pour les sevrer de cette soif des louanges du monde.  Aigris contre le monde qui leur procure ces épreuves, ils finiront par le mépriser et n’en plus faire cas.

D’un autre côté le prêtre qui a le courage de prêcher J-C.  crucifié avec le mépris du monde va se faire critiquer par les autres prêtres et les supérieurs dont les principaux arguments se tirent de cette estime qu’ils ont tous de l’esprit du monde.  On les entend dire: J’accepte cette doctrine, mais je crains pour les autres!  Ils vont se plaindre!  Ils vont trouver cela trop sévère.  C’est toujours au fond: qu’est-ce que les gens vont dire?   Au lieu de se demander: Qu’est-ce que Jésus va en dire?   Comment Dieu peut-il habiter à l’aise dans des cœurs si épris de l’amour de son rival, le monde?   Pour aider à ses amis à se défaire de cette estime du monde, Dieu les humilie de toutes les façons pour que les gens du monde cessent de les estimer naturellement.  Par des infirmités, des tentations, même des chutes dans le péché, des faux pas humiliants, des sottises répétées, des défauts qui les rendent désagréables aux autres, etc.  Même il les retire pour ainsi dire de la circulation, les envoie dans des solitudes loin du monde avec lequel ils n’ont aucun contact afin qu’ils comprennent que l’estime du monde ne vaut rien devant Dieu.  Quand même la victime est déjà détachée de l’estime du monde, Dieu l’afflige de toutes sortes de maux pour montrer aux autres que Dieu n’estime en rien ce que le monde pense des amis de Dieu, que leur mérite n’est pas là du tout, puisqu’il le leur fait perdre à mesure qu’ils avancent en sainteté.  Voilà pourquoi Dieu déchaîne des persécutions contre ses amis.  La conclusion s’impose: ce que pense le monde de nous ne vaut absolument rien devant Dieu, ni pour nous.  Plutôt c’est un obstacle à l’entrée de Dieu en notre coeur.  Tant qu’on estime les louanges du monde, on prouve qu’on l’aime et qu’on le préfère même à Dieu puisqu’on a plus souci de lui plaire qu’à Dieu.  Cessons donc d’avoir une oreille toujours tendue du côté du monde pour voir ce qu’il pense de nous.  Ayons cette oreille tendue du côté de Dieu seul, puisque c’est uniquement pour lui que nous devons travailler.  Comme c’est simple!  Comme c’est difficile!  C’est une grâce à demander à deux genoux tous les jours de notre vie!

On devrait savoir que vouloir plaire au monde, c’est se rendre ennemi de Dieu comme les Apôtres l’enseignent après Jésus C.  St Ignace veut que nous ayons une aversion entière pour tout ce que le monde aime.  Or cette estime du monde est sûrement fort aimée par le monde.  Pour nous Dieu seul est notre Maître, donc c’est le seul à qui nous devons vouloir plaire dans toutes les actions de notre vie.  Fini le monde!  Je suis mort au monde et le monde est mort pour moi!  Quand allons-nous pouvoir dire cela en toute vérité?   Hâtons-nous avec la grâce de Dieu!  De l’amour-propre qui est encore incomparablement plus tenace que l’amour de l’estime du monde, qui n’est qu’une manifestation de l’amour-propre.  C’est tout ce qu’il y a de plus fort dans l’homme et Dieu l’a voulu!  Cet amour-propre est le meilleur échantillon de la sainteté de Dieu en nous!  En Dieu la sainteté consiste dans l’adhésion de sa volonté divine pour ses perfections divines; c’est son amour-propre, mais en lui parfaitement légitime parce qu’il est comme l’auteur de ses perfections; en lui elles ne viennent pas d’un autre comme pour nous.  Dans l’ordre naturel cet amour ne serait pas contre Dieu, mais dans l’ordre surnaturel, il est contre Dieu parce que naturel; en Dieu, tout doit être divin; donc en nous aussi, appelés à être divins par grâce.  Tout chrétien doit être transformé en divin: donc il doit rejeter son amour-propre, ou semer sa sainteté naturelle, pour ainsi dire, afin d’y substituer la sainteté de Dieu.  Donc, cesser de vouloir ses propres perfections pour vouloir celles de Dieu.  Il doit céder sa vie humaine pour vivre la vie divine du Père, sacrifier son jugement pour suivre la sagesse du Verbe, rejeter son amour pour lui-même afin de mettre à sa place l’amour du St Esprit.  Puis à la place de sa raison, suivre la foi, retirer son espérance des biens caducs de la terre pour la mettre uniquement dans les biens célestes et changer son amour naturel pour Dieu et le prochain en amour surnaturel.

Si on veut mieux comprendre la profondeur de cet amour-propre, on peut la mesurer par les demandes du Pater que nous disons par nos actes pour notre petit dieu, le «païen» en nous.  Comme chacun cherche pour lui-même la gloire dans le monde: Que mon nom soit en bénédiction partout!  Que mon règne arrive!  Chacun veut mener partout et que tous les autres lui soient soumis!  Que ma volonté soit faite sur la terre!  Si on examine bien les ambitions de chacun, on les trouve résumées dans ces trois demandes que l’échantillon de Dieu dit pour lui-même au lieu de les dire pour son Maître, le Créateur.  Comment le règne de Dieu peut-il s’établir dans un coeur qui vole à Dieu sa gloire, son règne, sa volonté?  Quel changement à opérer dans un chrétien qui veut arriver au ciel!!!  Il faut qu’il vide son coeur de toute cette ambition folle de faire pour lui-même ce qu’il doit faire pour Dieu.  Pas un homme n’est capable de le faire même quand il en voit la nécessité.  Il faut qu’il agisse contre toutes les fibres de son coeur, contre toute l’activité libre de son esprit et contre toutes les tendances naturelles de son être.  C’est une véritable création que Dieu seul peut faire, comme la première.

Au moins, c’est un grand avantage déjà que le chrétien sache ce qu’il lui reste à faire et qu’il s’abandonne à Dieu pour qu’il le fasse en lui.  Voilà un objet de prière bien peu connu et d’une extrême importance pour la sainteté.  Il faudrait demander cette grâce de tout son coeur.  Un bon moyen est de dire les trois premières demandes du Pater en comprenant bien que nous demandons là tout le contraire de ce que notre personne désire pour elle-même.  Faisons un acte de renoncement pour notre gloire quand nous disons: Que votre nom soit sanctifié!  un acte de renoncement à vouloir dominer le monde quand on dit: Que votre règne arrive!  et enfin un acte de renoncement à notre volonté propre quand on dit: Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.  Qu’on se rappelle que cela revient à demander que nous soyons devant Dieu comme Dagon devant l’arche: la tête coupée avec les deux mains!  Il ne reste que le tronc ou notre humanité seule sans notre personnalité.  C’est justement ce que Jésus veut de nous quand il dit: «Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce lui-même…» C’est la mort de notre personnalité pour ne plus vivre que de celle de J-C.  C’est donc une transformation radicale, une vraie nouvelle création dans le surnaturel.  «Envoyez votre Esprit St et ils seront créés de nouveau!» On voit donc que cela dépasse absolument les forces humaines.  Donc il ne faut compter que sur Dieu.  Or il est obligé d’user de violence parce que tout notre être se révolte contre cet anéantissement.  De plus quel est le chrétien qui sait même que Dieu exige cette transformation fondamentale?  Les prêtres eux-mêmes l’ignorent en général; même les religieux qui font profession de perfection plus stricte, l’ignorent aussi et n’en parlent à peu près pas ou jamais.  Parfois ils disent bien les mots: se renoncer, mais qui en voit la profondeur du sens que Dieu y voit?  Ces questions n’entrent jamais dans les considérations spéculatives de nos philosophes.  Comme il n’y a pas de péché en soi dans ces attaches à soi-même, ils n’y voient rien de répréhensible et n’en parlent jamais parce qu’ils ignorent toute cette question.

Voici une preuve de cette ignorance épouvantable même dans les têtes dirigeantes du clergé.  Est-ce que le Chan. Labrecque, rédacteur de la Semaine religieuse de Québec, n’a pas écrit le 13 mai 1943, que tout ce que J-C.  demandait dans son «qu’il se renonce lui-même» était d’éviter le péché mortel?  «Essentiellement» et donc selon la raison des philosophes il a raison.  Mais quelle abomination moralement ou devant l’amour de Dieu!  Que ferait-on à un prêtre qui dirait aux gens mariés que «essentiellement parlant» le seul amour qu’ils doivent à leurs femmes est de ne pas les tuer?  D’ailleurs pareil fou ne se trouverait pas au monde.  Il faut aller dans le clergé pour en trouver de cette espèce quand ces prêtres parlent de notre amour pour Dieu.  Il suffit de ne pas le tuer!  Et des articles de ce genre se multiplient, leur auteur est félicité par ses supérieurs et pas un prêtre à notre connaissance ne proteste contre pareille horreur!  Est-ce surprenant que le bon Dieu suscite les communistes pour se débarrasser d’un clergé si païen?  si bête pour les choses de Dieu?

Des biens spirituels, quelque surprenante que soit cette affirmation!  Car même quand on s’est détaché de l’estime du monde et de soi-même, on est porté à s’attacher aux biens surnaturels, dans ce sens, de les vouloir pour en jouir; le païen se rattrape là quand il peut.  Tous ceux qui passent dans le monde surnaturel sont exposés à les vouloir comme ils ont voulu les biens naturels: pour les consolations et les plaisirs qu’ils nous apportent.  Les bons auteurs spirituels disent que nous sommes exposés à passer dans ce domaine par les sept péchés capitaux comme dans le monde naturel.  Mais Dieu ne le veut pas.  Ces biens sont créés comme les autres quoique d’un ordre supérieur; ils ne sont pas Dieu, mais seulement des moyens pour arriver à Dieu.  Il ne faut pas chercher notre bonheur en eux, mais uniquement en Dieu.  Nous savons la phrase fameuse de St Frs de Sales: «Il ne faut pas chercher les consolations de Dieu, mais le Dieu des consolations.» Toute la doctrine est renfermée dans cette phrase.  Comme l’âme est surtout créée pour ces biens, encore plus que pour les biens terrestres, elle peut s’y attacher encore plus fortement.  Comme il est difficile de détacher les bonnes âmes de la paix, des consolations et du bonheur qu’elles goûtent en général dans le service de Dieu!  Mais devant Dieu, il y a là un désordre; elles mettent leur bonheur dans les moyens au lieu de le mettre dans la fin qui est Dieu… Alors le bon Dieu se voit obligé de leur retrancher ces consolations, cette paix et cette sécurité, en leur envoyant des sécheresses, des dégoûts, des répugnances, etc.  Il veut leur montrer qu’elles ont agi comme des enfants qui lèchent le miel sur leur morceau de pain et ensuite jettent le pain!  Alors Dieu leur enlève le miel et leur donne de la foi pure qui n’a rien de consolant pour la nature.  Les directeurs savent que la plupart des difficultés de leurs dirigés viennent de ces épreuves que Dieu leur envoie pour les sevrer des jouissances spirituelles auxquelles elles s’attachent plus ou moins inconsciemment.  On le voit à leurs gémissements de ne plus goûter de bonheur dans leur vie spirituelle.  Elles se lamentent à tous les saints de voir que ce matin elles n’ont pas eu les consolations qu’elles avaient coutume d’avoir!  Elles ont perdu l’objet de leur bonheur!  Donc ce n’était pas Dieu!… On ne perd pas Dieu sans péché mortel!  Même quand elles croient que Dieu les punit pour quelque faute, il y a de l’humain encore.  Si ce n’était que Dieu ou la volonté de Dieu qui faisait leur bonheur, elles ne le perdraient jamais.  Je dois savoir que Dieu existe dans mon âme même quand je ne le goûte pas. 

Comme il est rare de servir Dieu selon la foi pure, sans s’occuper de ce qu’on ressent ou ne ressent pas!…

Les prêtres philosophes vont rire de ces considérations; ils n’ont jamais ces difficultés dans leur vie spirituelle!  C’est bien vrai, mais c’est parce qu’ils ne vivent que dans la tête avec leur science abstraite des «in se», où il n’y a aucun amour surnaturel pour Dieu, mais seulement l’amour naturel de Dieu, où l’on aime et les bonnes créatures et le Créateur, donc comme si on était sur le chemin des limbes.  Ces efforts de Dieu pour détacher les âmes de l’affection des choses créées ne se font que pour ceux qui essaient de vivre d’amour surnaturel de Dieu, qui s’acquiert aux dépens de l’affection des bonnes créatures, ce que les philosophes ignorent absolument.  Que d’ignorance dans tout le clergé sur ces questions!  Comme les bonnes âmes qui sont un peu avancées se plaignent avec raison de ne trouver aucun bon Directeur pour leur expliquer ces voies de Dieu!  Où sont les prêtres séculiers capables de prêcher des retraites aux contemplatives?  ou même aux religieuses en général?  Même, que de religieux les ennuient cordialement pendant toute la retraite avec des histoires de ma grand’mère!  Ils signalent les défauts d’un groupe, puis les défauts d’un autre groupe, ou leur donnent un traité des vertus en soi comme dans une classe de théologie.  Les pauvres Soeurs sortent de là pas plus avancées qu’avant, excepté le mérite de s’être embêtées pendant huit jours.  seuls les prêtres qui pratiquent le renoncement aux choses permises sont capables de faire avancer les âmes dans la perfection.  Tous ceux qui mettent le renoncement dans les choses défendues sont de travers avec le plan divin et avec tous les Saints de sorte qu’ils ne sont pas capables de donner ce qu’ils n’ont pas. 

Tous les prédicateurs ennuient leurs auditeurs comme on peut le voir dans les retraites sacerdotales diocésaines.  Comme les prêtres ont hâte d’en sortir!  Comme les instructions de quelques minutes paraissent longues!  Pas un de ces prédicateurs n’oserait parler une heure: les prêtres s’en iraient tous!  Tous ces prédicateurs ne savent rien de ce que nous disons ici; ils ne l’ont jamais expérimenté parce qu’ils ne sont pas rendus là dans leur vie spirituelle et jamais ils n’y arriveront avec leur philosophie «in se».  De même tous ceux qui ont des attaches, comme les fumeurs, les amateurs de sports pour le plaisir qu’ils y trouvent, qui suivent les grands clubs qui jouent dans le pays, qui s’intéressent aux cinémas, etc., tous ceux-là ne connaîtront jamais rien de ce que nous expliquons ici.  Comment Dieu peut-il leur demander de renoncer à eux-mêmes, quand ils ne sont pas capables de renoncer à une petite cigarette?  ou à leur passion pour suivre les différentes joutes dans le pays?  Jamais de la vie!  Alors, ces gens, prêtres ou religieux, garderont en eux-mêmes tout ce monde des attaches à l’estime du monde, à soi-même, qui ferment à Dieu l’entrée de notre coeur.  Quand même ils ne seraient pas damnés ils seront dans les demeures extrêmement loin de Dieu.  Comme ils ne s’occupent pas ou peu de Dieu, ce sera la même chose dans l’éternité.  Ce serait absurde de croire qu’ils seront avec ceux qui ont fui le monde et eux-mêmes pour ne vivre que pour Dieu, tandis que ces philosophes ont aimé ardemment les rivales de Dieu, les choses créées, rivales de Dieu pas «in se» mais «in nobis» ou, dans notre coeur.  Ces philosophes ne veulent jamais parler de Dieu ni des choses spirituelles; cela les ennuie énormément.  Comment seraient-ils avec ceux qui ont trouvé leurs délices à parler des choses de Dieu?  Il faut se rappeler que la vie dans la gloire est une espèce de continuation de notre vie dans la foi.  Or Jésus dit que la bouche parle de l’abondance du coeur.  Puisque les philosophes ne veulent jamais parler des choses spirituelles comme on le sait par expérience, c’est donc qu’ils n’ont pas grand amour pour Dieu, et c’est parce qu’ils ne trouvent aucun inconvénient de garder leurs attaches aux choses permises dont le monde est plein.  Aussi il ne leur vient jamais à l’idée d’attaquer la poursuite de l’estime du monde et l’amour de soi, bons en soi.  Aussi ils ne comprennent rien à cette doctrine.  

Les afflictions glorifient…

La puissance de Dieu, comme on peut le montrer par l’exemple de St Paul, 2 Cor.  12-8.  Il avait demandé à Dieu de le délivrer de l’aiguillon de la chair avec lequel Satan le persécutait.  Alors N.S.  lui répondit: «Ma grâce te suffit car ma puissance éclate surtout dans la faiblesse.» C’est dans ce sens qu’il dit ailleurs: C’est quand je suis faible que je suis fort.  Quand l’Apôtre souffre la persécution, qu’il est affaibli par les infirmités, ou qu’il est emprisonné, en un mot qu’il ne peut rien et pourtant que tout marche quand même, que la prédication de la doctrine de J-C.  se propage; il est évident que Dieu seul est capable de faire cela et lui seul en a toute la gloire.  Ainsi quand St Paul était en prison, les mains et les pieds liés et qu’au milieu de la nuit, la prison s’ébranle et les portes s’ouvrent et les chaînes tombent d’elles-mêmes, il est évident que c’est Dieu qui a opéré ce miracle; les prisonniers libérés par un homme enchaîné!  Cette façon d’agir de Dieu se retrouve des milliers de fois dans la vie des Saints.  Par exemple, pourquoi Dieu suscite-t-il tant de contrariétés et de véritables catastrophes à ceux qui fondent des oeuvres importantes pour le bien des âmes?  Que de feux ont détruit des couvents, des hospices, des orphelinats, des collèges, des séminaires, etc.  destinés à faire tant de bien!  Leurs auteurs s’étaient morfondus pour collecter l’argent pour ces constructions et en le disant tout est réduit en cendres!  Quelle épreuve pour eux!  Tout leur travail anéanti en quelques heures!  Dieu voulait montrer que lui seul serait l’auteur de ces constructions!  Il ne voulait pas que les auteurs lui volent sa gloire ni les autres qui seraient portés à la donner à ces constructeurs.  Dieu montre à tout le monde que ces oeuvres sont faites par lui seul et que les hommes ne sont que les instruments aveugles.  Voilà ce qui explique souvent toutes ces destructions de bonnes oeuvres.  La conclusion est que tout chrétien qui entreprend quoi que ce soit pour la gloire de Dieu, devrait s’arranger pour le crier au quatre coins du monde et le montrer clairement par sa manière d’agir qu’il ne compte que sur Dieu seul.  Comme la Soeur qui voulait bâtir une église à Cariathiarim où l’arche d’alliance avait reposé quelque temps, commença par donner aux pauvres les deux seuls mille francs qu’elle avait, quand elle avait besoin d’un million.  Aussi elle n’a pas eu d’opposition après ce geste désintéressé et Dieu lui donna son million bien vite!  Peu importe les causes immédiates qui ont présidé à la suppression de la Cie de Jésus, Dieu l’a voulue afin que nous soyons obligés de dire maintenant que c’est lui seul qui l’a ressuscitée.  De même les tribulations et les revers de fortune de toutes sortes qui s’abattirent sur la colonie du Canada et son passage de la France catholique à la protestante Angleterre, tout cela c’était pour montrer la puissance de Dieu.  C’est ni la France qui a sauvé le Canada, ni l’Angleterre protestante; c’est Dieu seul évidemment!  Et les angoisses affreuses des colons, Dieu les faisait servir à expier leurs péchés et à mériter plus de grâces divines.  En proportion de leur esprit de foi ils auront leur mérite et dans l’ensemble Dieu aura sa gloire de la conservation de la religion au Canada.

On n’a qu’à parcourir la vie des Saints pour trouver une confirmation de ce point important pour la gloire de Dieu.  Que de traverses Ste Thérèse d’Avila a eues dans les fondations de ses nombreux couvents partout!  Quelle débâcle dans les commencements surtout!  Dieu veut montrer que c’est lui seul qui les a gardées à travers ces catastrophes.

La sagesse de Dieu veut nous montrer que ses voies ne sont pas nos voies afin d’amener les hommes à réfléchir sur Dieu et sur son plan divin.  Il est l’Être infini qui vit dans un monde infini qui nous dépasse infiniment.  Il veut surtout nous impressionner par son infinie pureté et notre incompréhensible corruption causée par nos péchés.  Il veut nous faire comme sentir expérimentalement la sublime destinée à laquelle il nous destine malgré tout.  Quand on le voit massacrer tellement ses meilleurs amis qui le recherchent, qui l’aiment et qui veulent être tout à lui, on doit se dire: il faut donc que le péché ait affreusement ruiné la nature humaine pour que Dieu tienne tant à le lui faire expier.  Plus que cela, si ses meilleurs amis, par conséquent qui l’ont moins offensé, sont traités si durement c’est donc que Dieu veut leur faire expier les péchés des autres qui ne l’aiment pas ou qui l’aiment moins.  Il n’y a pas d’injustice là puisque dans son ciel il a tout ce qu’il faut pour les dédommager d’avoir servi de victimes pour satisfaire sa justice offensée par les autres.  C’est donc qu’il veut leur faire imiter J-C.  qui a expié pour nous tous; il en fait donc comme des corédempteurs d’une certaine façon, évidemment par les mérites du seul Sauveur.

Les afflictions des saints font ressortir la sagesse de Dieu en nous montrant que le surnaturel s’achète aux dépens du naturel, le divin aux dépens de l’humain, l’éternel… du temporel.  Après tout que vaut tout ce terrestre comparé au céleste?  Pour nous qui n’avons connu et apprécié que les choses matérielles de ce monde, ces catastrophes sont épouvantables précisément parce que nous avons vécu toute notre vie dans ces choses éphémères.  Mais quand nous voyons Dieu nous les enlever par un coup de vent, ou par le feu, ou autrement, nous devrions conclure qu’il ne les estime pas du tout.  Quand on voit une mère balayer toutes sortes de saletés dehors, on sait qu’elle les méprise absolument.  Eh bien!  à force de voir Dieu balayer dehors tant d’oeuvres que nous estimons énormément, nous devrions réfléchir et nous dire: le salut du monde et de mon âme ne se trouve donc pas là!  Nous avions donc mis notre coeur là où Dieu ne veut pas que nous le mettions!  Alors, où allons-nous le mettre?  Évidemment dans ce qui persiste à travers tous ces bouleversements, qui les régit, qui les édifie et les détruit.  Qu’est-ce que cela?  C’est la volonté de dieu.  Voilà où nous devrions uniquement mettre la nôtre avec notre coeur.

Malheureusement même les meilleurs sont exposés à mettre leur coeur, leur espoir et leur vie dans les œuvres extérieures qui ne sont pas Dieu, ni la volonté de Dieu, quelque bonnes qu’elles soient.  Il n’y a que la dure expérience de tout voir s’écrouler pour en voir la vanité.  Même quand on en veut que la volonté de Dieu dans une oeuvre, Dieu peut nous demander son sacrifice pour nous faire pratiquer dans le concret ce que nous avons dans le coeur.  L’expérience vaut mieux que la science.  Car que de fois on pense faire quelque chose uniquement pour Dieu et il peut se glisser beaucoup d’humain malgré soi.  La preuve que nous faisions une oeuvre rien que pour Dieu sera dans notre attitude mentale devant les ruines de cette oeuvre.  S’il y a la moindre amertume dans le coeur, le moindre découragement ou le moindre dépit, ces choses viennent du naturel que nous avions dans cette oeuvre sans le savoir.  Il faudra donc nous exercer plusieurs fois dans les fiascos à ne nous attacher qu’à la seule volonté de Dieu pour arriver ensuite à sincèrement ne vouloir qu’elle dans toutes nos entreprises.  Ces vertus solides pratiquées par les amis de Dieu valent incomparablement plus que les oeuvres matérielles que Dieu peut nous redonner sans aucune difficulté surtout quand on compte sur lui pour les avoir.  Dieu fait donc brûler un couvent par exemple, pour que les religieuses fassent toutes sortes d’actes de vertus surnaturelles qui demeureront éternellement et ensuite, Dieu donnera quand même les matériaux pour en rebâtir un autre.  Enfin la sagesse de Dieu est glorifiée par ses amis surtout quand ils arrivent à cause des afflictions à ne plus compter du tout sur l’estime du monde ou sur leur amour-propre.  Comme Dieu alors les remplit en proportion qu’ils se sont vidés d’eux-mêmes!  Ils comprennent bien mieux sa divine sagesse et l’en remercient de tout coeur.  Ils sont peu nombreux ceux qui arrivent à ce parfait détachement, mais la gloire qu’ils donnent à Dieu est très grande et très appréciée de Dieu.  De plus les afflictions manifestent les vertus de ces victimes.  Leur esprit de foi, leur patience, leur bonheur même dans les épreuves contiennent de bonnes leçons pour ceux qui en sont témoins et ils en glorifient Dieu.  Elles encouragent les autres à les imiter.  Ils voient que les amis de Dieu sont de chair et d’os comme eux et pourtant ils endurent leurs misères sans broncher et même avec joie.  Cela est de nature à leur montrer où sont les vrais biens et qu’ils ne sont pas dans les jouissances qu’ils recherchent tant.  Quand on lit que les Apôtres surabondaient de joie d’avoir été jugés dignes d’être fouettés pour l’amour de Dieu, et que tant de chrétiens ont enduré le martyre quand ils auraient pu jouir des biens de ce monde, on voit que le bonheur n’est donc pas dans les plaisirs passagers de cette vie, mais dans l’espérance des biens éternels.

la miséricorde de dieu se manifeste dans ce fait que Dieu nous purifie de nos péchés et de notre naturel qui empêcheraient notre union avec Dieu.  Il veut donc nous pardonner puisqu’il nous punit en ce monde.  S’il nous laissait damner, il ne s’acharnerait pas à nous faire payer nos dettes en ce monde.  C’est donc un effet de sa grande bonté de se payer en ce monde pour nous récompenser en l’autre.  Nous avons pris comme au hasard ces perfections divines que les afflictions glorifient, car il est clair qu’elles les glorifient toutes et qu’en réalité, elles ne sont pas tranchées comme cela en Dieu.  Mais pour notre esprit si borné il faut diviser un peu pour mieux comprendre.  Cela devrait suffire pour amorcer cette façon de réfléchir sur le but des afflictions que Dieu nous envoie.  Les hommes sont portés à ne voir que ce qu’ils perdent dans les épreuves au lieu de regarder surtout ce qu’elles produisent dans l’âme en vue de notre bonheur éternel.  C’est le côté que Dieu voit surtout et nous devrons à l’avenir essayer de ne voir que de ce côté le seul qui est utile pour l’éternité où nous nous en allons.  Pourquoi mettre tant d’importance dans la perte de simples échantillons que sont tous les biens terrestres de cette vie passagère?  Prenons donc toujours le seul point de vue éternel dans toutes ces contrariétés qui nous arrivent de la part de Dieu.  Nous avons là une idée comment réfléchir sur ces afflictions qui nous sont envoyées par le bon dieu!  les afflictions sanctifient Ce n’est qu’une conclusion pratique de tout ce qui précède.  Comme elles sont de nature à expier nos péchés et à détruire notre orgueil naturel et tout cet esprit de suffisance si contraires à notre union avec Dieu, elles se trouvent à purifier l’âme merveilleusement de tous les obstacles à notre union divine.  Puis, en plus, en développant toutes sortes de vertus solides et parfaites, elles nous disposent positivement à cette union avec Dieu.  Elles nous donnent l’humilité surtout en nous dépouillant de tout appui en nous-mêmes et en nous faisant attribuer tout le bien que l’on fait à Dieu seul.  Elles développent aussi l’esprit de foi en détruisant tout ce sur quoi la raison pouvait compter de sorte qu’il ne reste que Dieu.  Ne trouvant plus rien qui fasse notre bonheur en ce monde, nous nous jetons davantage dans les bras de Dieu et nous lui sacrifions tout en ce monde pour le posséder seul.

N.S.  nous l’enseigne quand il dit: «Vous serez heureux lorsque les hommes vous maudiront, qu’ils vous persécuteront et qu’ils diront faussement toutes sortes de mal contre vous à cause de moi.  Réjouissez-vous alors et tressaillez de joie parce qu’une grande récompense vous est réservée dans les cieux!» Elles donnent donc la sainteté quand on les accepte en esprit de foi et de soumission à Dieu.  St Paul parle de même, Rom.  5-3: «L’affliction produit la patience, la patience l’épreuve, l’épreuve l’espérance et cette espérance ne trompe pas.» Donc elles conduisent au ciel.  En parlant de Lazare, Dieu fait dire à Abraham: «Lazare n’a eu que des maux sur la terre, il n’avait rien, maintenant il a tout!» Il a donc le ciel à cause de ses nombreuses afflictions; elles l’ont donc sanctifié.  Enfin, dans le texte que nous avons mis en tête de cette instruction, St Paul dit que nos afflictions légères et momentanées du présent produisent un poids éternel de sublime et incomparable gloire au ciel… Rappelons-nous cette autre parole de St Paul: «Le Seigneur châtie tous ceux qu’il aime et il frappe de verges tous ceux qu’il reçoit au nombre de ses enfants.» Toutes ces afflictions sont de l’amour de Dieu pour nous; il faut donc l’en bénir et lui donner des actions de grâces et bien se garder de ne jamais murmurer le moindrement à cause d’elles.  En résumé: Dieu nous enlève nos biens temporels pour nous donner de l’éternel.  Même si on faisait beaucoup de bien aux autres, on en fait encore bien plus par notre résignation et même notre joie dans les épreuves que Dieu nous envoie.  Job faisait de grandes aumônes avec les richesses de ses troupeaux; Dieu les lui enlève tous… pour sanctifier Job lui-même, justement pour le récompenser de sa charité envers les autres.  Dieu lui donne l’occasion de pratiquer de très grandes vertus pour lui redonner en biens spirituels ce qu’il donnait en biens temporels.  De plus, son union avec Dieu va mériter que Dieu soulage les pauvres par d’autres moyens.


Il a bien arrêté la prédication de St Paul en l’envoyant en prison les deux dernières années de sa vie, quand il aurait fait tant de bien encore par sa prédication.  Mais ses afflictions en prison lui valent plus de grâces et pour lui et pour le prochain que lorsqu’il prêchait l’Évangile par la parole; là il la vit en sa personne et les vertus qu’il pratique méritent encore plus de grâces aux chrétiens que sa prédication.  Ayons donc confiance en la sagesse de Dieu et en sa bonté; il connaît ce qu’il y a de meilleur pour nous; puisqu’il envoie tant d’afflictions à ses amis les meilleurs, c’est donc qu’il y trouve un plus grand bien pour les âmes et une plus grande gloire pour lui-même.  Par conséquent, que jamais de la vie le moindre murmure ne passe nos lèvres ou même n’effleure notre âme contre les afflictions qui s’abattent sur nous ou sur les autres.  Puisque Dieu va nous donner en échange des biens éternels, donnons-lui donc uniquement des louanges et des actions de grâces pour toutes ces afflictions, gages certains de l’immense amour de Dieu pour nous.  Demandons bien à la Ste Vierge qui a tant souffert sans aucun péché de nous obtenir cette sagesse divine de voir le point de vue divin dans les afflictions et de les juger comme Dieu les juge lui-même.

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